Pépinière Crété – Fermoscopie
Clément et Pierre Crété ont accueilli une journée technique organisée par l’Afac-agroforesteries le 25 juin 2024 sur la pépinière basée dans la Somme. Voici un portrait de l’activité dessiné par Clément Crété, gérant de la pépinière.
Quelle est l’histoire de la pépinière ?
Mon frère et moi sommes installés depuis 2004 sur l’exploitation familiale qui était centrée sur la pépinière forestière et les travaux de reboisement. Nous avons pris le temps d’appréhender les différents savoir-faire nécessaires pour développer l’entreprise et produire des jeunes plants, des tiges et des arbres fruitiers destinés aux grands espaces.
Je suis un pépiniériste de la traçabilité
Comment se déroule la collecte ?
Nous avons une équipe de 4 personnes formées à la collecte en milieu naturel pour ramasser les fruits selon le référentiel de la marque sur la région d’origine bassin parisien nord. Le dépulpage se fait à la bétonnière et au tamis, le séchage sur dalle ou sur des racks. Le test de flottaison est réalisé pour éliminer les graines cassées ou vaines. Un ancien trieur à blé permet de nettoyer les graines pour éliminer les impuretés.
Quel est l’itinéraire technique type pour la production de jeunes plants ?
Les planches de cultures sont préparées sur butte, parfois avec un apport de sable si la terre de la parcelle est trop lourde. Le semis est totalement mécanisé sur des bandes de culture de 3 lignes espacées de 45 cm, avec l’objectif d’obtenir 80-100 plants/m2 pour avoir des plants de la taille désirée. Hormis pour les graines de noisettes qui sont très appétantes, je ne pose pas d’ombrière de protection. Le désherbage est réalisé avec des passages consécutifs d’une bineuse, d’une herse dynamique et finition à la main dans le rang avec un chariot autoporté. Un passage au taille haies des jeunes plants sur certaines espèces peut stimuler la repousse d’un chevelu racinaire après le cernage. Les planches sont arrachées en entier et mis en jauge, en attente d’être vendu.
Pourquoi êtes-vous engagé dans la marque Végétal local ?
Dès l’âge de 14 ans je collectais des graines pour me faire de l’argent de poche en les vendant à mon père. Mais je me suis vite rendu compte qu’à l’époque ça n’avait pas de valeur pour les clients. Les choses ont changé avec la création de la marque Végétal local et nous sommes bénéficiaires depuis 2016 pour 66 espèces. Environ 10 ha sont dédiés à la production de jeunes, baliveaux et tiges Végétal local.
Quel est votre dernier défi réussi ?
Après 4 ans de recherches, nous avons réussi à produire des plants de ronce Rubus fruticosus. C’est le berceau du chêne et une plante très utile qui gagnerait à être utilisé pour réussir une plantation de haie sur précédent prairie.